Nouvelles du 19 janvier

Aujourd’hui le 19 janvier 2022 ça fait un an que j’ai lancé la campagne de financement participatif et qu’a véritablement commencé l’aventure du jardin botanique. Les choses ont évoluées dans mon esprit et votre soutien m’a ouvert d’autres perspectives.

Heureusement pour moi l’été n’a pas été caniculaire et je n’ai arrosé les 85 plantes que j’avais introduit qu’une seule fois, ce qui m’a pris 3 heures et demi. Je suis bien content d’avoir planté l’essentiel de mes grands arbres cette année même si c’était un peu dans l’urgence.

Quelques un de ceux que je pensais morts suite à la canicule de mars sont repartis (j’ai installé mes protections!), d’autres ont été victimes de l’activité soutenue des taupes et des limaces qui peuplent le jardin. J’en ai déjà remplacé une partie et je le ferai jusqu’à la fin de l’hiver. Je n’ai pas encore vraiment fait le compte mais je suis à plus de 90 % de survie, ce qui me satisfait.

Aussi, le chantier de la mare n’a pas avancé et celui des enclos non plus. Après avoir observé pendant presque un an la végétation et ce qu’elle disait du sol ainsi que les passage de la faune, humains compris j’ai décidé de ne pas privatiser pour la pépinière le fond du terrain et de le laisser en libre accès. C’est aussi pour moi l’endroit le plus mignon, ce serait dommage d’en priver les autres. Le petit enclos où je présenterai les arbres de la pépinière n’est pas fait non plus car je me demande toujours comment je vais faire la porte. Si quelqu’un a une suggestion. Je n’ai pas encore fait d’inauguration pour cette saison mais le jardin était ouvert dès le début à toutes et à tous.

Pour étendre l’activité pépinière car désormais ma terrasse devient trop petite je cherche un autre terrain pas trop pentu à proximité, pour permettre au terrain du jardin d’être entièrement public. C’est votre générosité pendant la campagne de financement participatif qui m’ouvre cette perspective 🙂

 

Pour revenir aux chantiers de toute façon, je n’ai vraiment pas eu le temps cet été, étant occupé à développer l’activité de popularisation en botanique, partie centrale de l’ambition du jardin botanique, c’est par là que je tirerai une bonne partie de mes revenus. La saison a plutôt bien marché et j’ai animé 30 ateliers dont 18 dans le cadre d’une formation de botanique pratique où je présentais 80 plantes sauvages comestibles et médicinales d’été. J’écris un livre sur le sujet qui sera édité chez Tertium éditions et paraîtra en juin 2022. Et un stage de printemps est organisé du 20 au 25 avril au jardin botanique !

Quand au jardin botanique en lui même, j’ai laissé toute l’année la flore pousser d’elle même pour mes observations, vous auriez du voir ça en juin avec les dizaines d’espèces de graminées en fleur, ainsi qu’en juillet avec le pannais urticant qui a nourri toutes les abeilles du vallon. C’était magnifique. Et très utile pour l’observation naturaliste. Les arbres qui étaient protégés des hautes herbes sont ceux qui ont le mieux poussé (plus d’un mètre de croissance pour 4 d’entre eux).

 

La saison d’été au jardin a commencé par une visite des écoliers de Cajarc pour un atelier sur les arbres.

 

Et durant tout l’été nous sommes venus voir en atelier les plantes sauvages qui poussaient là.

 

Martine une amie m’a fait une belle mosaïque qui vient marquer le nord de sa flèche rouge, nous l’avons installé fin août avec l’aide de Céline et d’Orane.

 

Depuis j’ai remis des arbres à la fin de l’automne dans les trous qui finalement n’accueilleront pas des poteaux à grillage, et je le ferai jusqu’au printemps. Cette année ce qui était important ce sont les arbres qui deviendront grands, dans le dessin que j’ai imaginé pour le jardin des arbres de canopée feront une légère ombre à un écosystème de chemin. Ils ont bien grandit mais pas suffisamment pour que j’introduise en 2022 toutes les plantes et arbustes qui ne supportent pas (du fait de leur jeunesse ou de leurs caractéristiques) le plein soleil du sud-ouest.

A la fin de l’hiver ou au printemps suivant les plantes je planterai tout de même sureau noir, amandier, chêne Balotta, figuier, arbousier, argousier, asiminier, kumquat, néflier et Dioone edule.

Pour les herbacées, les petits arbustes, les couvres sols et les lianes, je multiplie tranquillement à la pépinière kiwaïs, consoudes, sauges et menthes, vignes, orpins, fraisiers… etc. Et même si je ferai le point au printemps, je pense qu’envisager d’attendre un an est pertinent.

En ce qui concerne la pépinière d’ailleurs, il s’est passé une chose incroyable. Presque tout ce que j’avais à vendre est parti, pour les contreparties du financement participatif bien sûr, mais aussi à la vente alors que je n’ai fait aucune communication là dessus.

J’attends donc d’avoir de nouveau une variété de plantes suffisantes avant de faire une page dédiée à la pépinière et à ce qu’on peut s’y procurer sur le site. Si votre contrepartie était des arbres et que vous ne les avez pas encore sachez qu’il me reste : néfliers du Japon, asiminiers, noyers royal, chêne vert « Balotta », figuier noir, sureau noir, pommiers sauvages, et c’est tout. L’année prochaine il y aura de nouveau plus de choix.

D’ailleurs, dans toutes les pépinières auxquelles je m’intéresse, les arbres fruitiers partent comme des petits pains ! C’est extrêmement positif et révélateur que la France connaît un mouvement de profondeur, silencieux, écrasé par la propagande sanitaire. Mais il est là. Les gens plantent en prévision de l’avenir, et beaucoup.

L’espoir aussi se cultive de la graine jusqu’au fruit.

 

La première partie de cette année je ferai peu de communication autour du jardin botanique, à part sur le stage de printemps et les autres rendez-vous de popularisation en botanique, cela me prend beaucoup de temps et j’estime être plus efficace dans l’action, car c’est elle qui fait vibrer mon cœur.

Je vais me concentrer sur le travail courant, les plantations et la pépinière, sur le livre, sur l’enquête sociale que je mène en ce moment sur le marché de Cajarc et sur la campagne présidentielle dans laquelle je suis engagé avec l’Union populaire (et son candidat Jean-Luc Mélenchon). Car que vaut le Jardin dans un monde où on ne peut se déplacer qu’au prix de sacrifices, et où la morosité, la peur et la haine de l’autre plombent la société ? Pour moi le monde est un tout. J’agis en conséquence.

Tout mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année qui je l’espère apportera de la joie 🙂

 

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Nouvelles du 19 avril

Bonjour à toutes et à tous,

Ça y est ! Mes 80 arbres à planter “en urgence” sont désormais en terre. J’ai fait face à quelques difficultés que je n’avais pas prévues, et pris le temps de trouver des solutions. Il a fait très beau et chaud dans le Quercy ce dernier mois. L’ardeur des rayons du soleil et les vents du sud qui réchauffent l’air, les cœurs et les corps, ont aussi brûlé les jeunes feuilles des arbres les plus fragiles: 2 fois chez les grenadiers, 1 fois chez la plupart des arbres de moins de 3 ans que j’ai planté. Les arbres plus vieux se portent bien. J’y veille. Quelques uns sont morts mais ce n’est pas grave, ce sont des arbres que je produits et je pourrais les remplacer.

Bien sûr, j’avais commandé 250m de protection (vu les quantités je ne peux pas me fournir dans le magasin de jardinage du coin) mais en plein dans l’affaire du paquebot coincé dans le canal de Suez, l’entreprise m’a contacté pour me dire que leur fournisseur ne leur fournirait pas avant le 26 avril. Je ne sais pas si cela a un rapport. Je pensais alors qu’avant mai, ça irait. Ben non. Cela me servira de leçon, surtout sur les arbres de plein soleil que je vendrai ensuite.

Ci dessous, un de mes néflier du Japon qui a prit un beau coup de soleil. Il devrait survivre.

Je ne savais pas quoi faire, je n’allais pas engager des centaines d’euros pour quelque chose de temporaire alors que les protections que j’avais commandé étaient les seules que j’avais trouvé qui correspondaient à mes besoins. Après des nuits de mauvais sommeil je suis allé faire les poubelles de Cajarc et ai trouvé des cartons pour protéger les arbres les plus fragiles, en attendant. Je les ai bien fixés car il y a du vent et cela devrait tenir jusqu’aux prochaines grosses pluies, j’espère qu’alors j’aurai des nouvelles de mes protections.

Évidemment, les gelées tardives n’ont rien arrangé et ont abîmé les jeunes feuilles des arbres et arbustes méditerranéens qui avaient “débourré” suites aux chaleurs estivales de mars. Mon petit figuier blanc en a eu pour son compte. J’attends de voir.

Aussi, même si l’environnement est très calcaire, les particularités géologiques du petit vallon font que le sol est neutre. J’avais entrepris alors d’y planter un certain nombre de plantes qui poussent habituellement dans des sols légèrement acides à neutres, ce qui en théorie ne  pose pas de problème. Or, mon eau d’arrosage, celle du ruisseau attenant est extrêmement calcaire, je ne l’ai compris que lorsque j’ai observé l’effet de l’arrosage sur mes agrumes, qui ont prit cher, en plus des gelées et du soleil combiné au vents du sud. J’ai donc acheté de la terre de bruyère que j’ai mélangé à la terre après les avoir déterrés puis remis. J’ai déplacé le paillage au détriment des arbres qui supportent le mieux la sécheresse et leur ai donné les meilleurs cartons ^^ . Ils survivent. On verra s’ils s’en remettent. Sinon, pas d’agrumes tant pis (3 mandariniers résistants au froid et 2 citronniers aux mêmes caractéristiques, ainsi que 1 kumquat). Car je n’ai que l’eau du ruisseau pour arroser. Et l’été n’est pas encore là.

Voici l’effet de l’eau calcaire sur les goyaviers du Brésil (Feijoa), qui part ailleurs se portent bien, alors que c’était vraiment un test. L’abondance de soleil a brûlé leurs toutes jeunes feuilles mais c’est l’eau calcaire qui provoque des tâches rouges sur les feuilles développées.

Les plantes sauvages ont aussi eu quelques difficultés,en particulier les frênes mais aussi quelques arbustes réputés résistants comme cet églantier.

Il n’y a pas que des galères, c’est un vrai bonheur de suivre l’évolution des arbres et leur manière de palier aux agressions de l’environnement. Les arbres sortent leurs feuilles très prudemment et les gorgent de caroténoïdes (des pigments rouges, oranges ou jaunes) pour qu’elles résistent à l’ardeur des rayons du soleil. Je peux comparer aux plantes de ma pépinière sur ma terrasse à mi-ombre qui elles, ont sorties et développées leurs feuilles très rapidement, et qui sont bien vertes car contenant moins de caroténoïdes.

Ci dessous mon pêcher “rubira” aux jeunes feuilles écarlates ainsi que le poirier williams.

Certains ont même fait des fleurs malgré leur jeune âge, comme un pêcher de vigne, le pommier domestique, l’abricotier, les chèvrefeuilles du Kamtchatka, les amélanchiers et aussi un Eleagnus, je les ai enlevées pour ne pas entraver leur croissance, à mon sens prioritaire à leur fructification cette première année.

Bonne nouvelle aussi, les insectes abondent dans le jardin botanique et sont témoins de la bonne santé de l’écosystème local. Certains ont même pris l’habitude de ma présence et se jettent sur mon front dès mon arrivée pour avoir leur dose d’eau salée, même quand je ne suis pas en sueur.

Un ami venu m’aider a trouvé une ruchette vide et abandonnée au bord d’un chemin de balade. Il y aura peut être un essaim sauvage qui viendra s’installer, pour avoir une ruche de biodiversité, c’est à dire que je n’exploite pas. Ça me ferait plaisir et ça promettrait beaucoup de fleurs sauvages et bien sûr des fruits.

Du fait de la sécheresse le ruisseau est presque à son niveau d’été, le feuillage des arbres sauvages ne lui donne pas encore son allure enchanteresse, mais ça ne saurait tarder 🙂

Il y a encore beaucoup de boulot, très physique. Je sue sous le cagnard. Il s’agit de boucher les trous dans lesquels je n’ai pas planté (j’y fait des semis directs entre autre de fabacées comme le robinier et le févier, mais aussi 4 variétés de pruniers, entre autres belles plantes). Il faut aussi placer les piquets et le grillage des espaces de pépinière et bouger le tas de terre de la mare pour faire un petit relief, et bien sûr un gros chantier m’attend avec de la bentonite (un argile spécial que je mélangerai à mon argile local) pour étanchéifier la mare.

Malheureusement je n’avance pas aussi vite que je le voudrais. De nombreuses personnes sont venues au jardin pour me rencontrer, je leur en remercie, c’est très flatteur et ça fait plaisir, mais je ne peux pas à la fois travailler vite et bien et faire la discussion.

Aussi je profite de cet espace pour adresser une humble requête: si vous avez quelque chose à me proposer envoyez moi un mail (contact@botaniquepourtous.fr) que je pourrai traiter en matinée ou le soir après le couvre feu; si vous voulez me rencontrer je vous prie de bien vouloir patienter la fin des travaux; et si vous voulez que je vous dise si telle ou telle plante abondante de votre jardin est comestible, alors venez à une de mes sorties botanique !

Les sorties botanique, d’ailleurs, j’ai du les annuler jusqu’à la fin du confinement. C’est extrêmement dommageable car en plus d’un manque de revenus j’avais l’immense fierté de proposer une nouvelle méthode d’apprentissage de la botanique que j’ai construite autour des abondantes et si belles annuelles du printemps. Au prétexte d’une chasse au fleurs, d’un safari photo de collectionneur (comme on collectionnerai les Pokémons, ou les timbres par exemple, ici avec des photos de fleurs) j’avais conçu un programme de découverte des familles et de leurs préférences écologiques. Très important pour qui voudrait envisager la flore dans son ensemble, dans son environnement vivant, dans sa géologie.

Les sorties classiques ont elles aussi été annulées, ce qui très dommage car c’est un des meilleurs moment pour la cueillette sauvage. Ma participation à la fête du ripounchou (le tamier, dont les jeunes pousses ici sont très réputées) a aussi été annulée (comme le reste du festival). Bref, ce nouveau confinement surprise m’a fait mal, et m’empêche de diffuser le savoir à une échelle que je trouve valable. Je croise les doigts pour que le confinement ne dure pas deux mois comme l’an dernier !

A bientôt pour d’autres nouvelles fraîches du jardin botanique 🙂

Et merci encore pour votre fabuleux soutien, sans qui, rien de tout cela n’aurait été possible <3 <3 <3

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Nouvelles du 10 mars

Tout d’abord, désolé du temps que j’ai mis à donner des nouvelles. Le printemps arrive à grand pas et le travail ne manque pas, à la fois au jardin botanique mais aussi dans mes activités d’animation que ce soit pédagogiques dans les structures scolaires ou avec les sorties botaniques publiques et privées.

Au jardin, après avoir fait creuser la mare et 100 trous, j’ai planté en urgence une vingtaine d’arbres fruitiers en “racines nues” (c’est à dire tout nu les racines à l’air, sans pot, et il faut le faire avant la sortie des feuilles), hors comme quelques années déjà le printemps est en avance et les arbres aussi. Pêcher, abricotier, poiriers, pommier, caraganiers, arbres de Judée, Sureau à gros fruits, mûriers, amélanchiers, que j’ai acheté à un collègue pépiniériste local sont déjà à leurs places définitives.

Je viens de recevoir une bonne partie d’autres arbres à planter: kumquat, mandarinier, grenadiers, jujubiers, ragouminier, figuier à fruits blancs. Et encore pas mal d’arbustes et de lianes que je ne nomme pas pour ne pas encombrer le texte. J’attends encore des arbres !

Ci dessous la petite histoire en image:

 

Voici comment était le terrain du futur jardin avant le commencement des travaux

 

Ce n’était pas de la tarte mais j’ai trouvé quelqu’un pour creuser la mare et les trous au prix que j’estimais juste, et il a été très efficace. Il n’aime pas être pris en photo mais le voilà au petit matin, la semaine dernière:

 

Et voilà le résultat, pour l’instant peu esthétique, les voisins qui passent quand je suis en train de planter m’ont dit qu’à priori il avaient pensé à un champ envahi de taupes géantes.

 

Certains arbres “débourrent” déjà comme ici ce cognassier “Champion”, il était donc urgent de le planter.

 

Il me reste encore quelques “racines nues” à planter. Heureusement de variétés au réveil plus tardif.

 

Sinon le ruisseau a repris un cours normal après les inondations de cet hiver et les piscines naturelles qui jouxtent le terrain ont retrouvé leur couleur turquoise.

 

Si vous êtes à proximité, disponibles et intéressés je fais deux chantiers où chacune et chacun sont invités à venir. Il s’agit des dimanches 14 et 28 mars. RDV à 14h sur le terrain dont voici la localisation par rapport au gouffre de Lantouy, venez avec votre pelle si vous en avez une, et si vous avez des questions je suis joignable au 06 28 33 16 13 :

Encore merci pour votre soutien ! Grâce à vous cette belle ambition plurielle prend forme et laisse envisager un beau jardin bientôt fleuri 🙂

 

Jean-Charles